Les îles

Un article de Enigmes.

Projet de définition


« Les îles » Découvertes Sonores


Contexte

La musique est un objet qui ne se laisse ni voir ni toucher. Nous sommes dans l’écoute, dans une position passive, une situation d’attente de ce qui va arriver, sans possibilité de l’anticiper ou de le désirer. Comment alors générer une curiosité face à l’objet musical ? Comment arrêter, interpeller l’auditeur, comment inviter à l’écoute ? Comment donner un moyen d’explorer la musique, différemment de la logique linéaire temporelle ? Et comment exposer celle-ci ?

Objectifs

Proposer une situation d’écoute active permettant la découverte et l’exploration d’un morceau de musique, ou d’un univers sonore (continu ou fragmentaire). Donner à la musique un espace physique de représentation et de jeu. Un moyen de s’exposer dans le temps comme dans l’espace

Enjeux

Représenter la musique dans un objet qui soit à la fois fini et infini. Dessiner des formes qui permettent l’interaction le parcours dans un espace limité mais libre.

Quoi

Les îles sont des représentations physiques d’un morceau de musique. Ces représentations s’apparentent à des paysages, des espaces topographiques que l’utilisateur est invité à explorer. Cartes en relief d’un monde onirique, chaque musique inspirant son propre topographie.

Ce projet propose d’utiliser la métaphore du territoire et du paysage pour représenter la musique : Topographie Géographie Géologies Surface Relief Carte (Route, intersection, ville ) Exploration, découverte, parcours, destination, (je vais là….)

Références « Double Négative ».Une œuvre collective qui a eu lieu à central park : un orchestre symphonique joue une partition originale, transcrivant la topographie d’une île d’antarctique. Avec une topographie on compose une musique

A l’inverse, ici la question est de générer des paysages avec le son , de manière empirique (analyse gestuelle) ou par synthèse. Dans un deuxième temps le but sera d’imaginer quelle mise en résonance avec l’espace ou l’écran pourra avoir cet objet interractif. (3D , stéréoscopie ?)

Démarche

Choix d’une musique; Dessin de sa « carte » (méthode libre ou calcul?); Création de la plateforme physique (fraisage numérique) Mise au point des modalités de jeu (démarrage, arrêt, déplacement, outil de parcours simultanéité, déviations, variantes… )


les_îles.pdf


Compte rendu de la semaine de Workshop du 25 au 30 septembre 2006

L'equipe est constituée de 3 personnes : Zheni est élève au concservatoire de pantin Yullia Samul et Marine Rouit sont élèves à l'Ensci

L'objectif est de réaliser un système comprenant une surface en relief permettant de parcourir le son. Nous allons développer le vocabulaire formel de cette surface en faisant varier le graphisme, la texture, la matière.

Pour fabriquer ces surfaces nous utiliserons la fraiseuse numérique de l'Ensci. Cet outil nous permet de réaliser avec une grande précision des formes complexes et non géométriques modélisée dans un logiciel 3D.

Pour faire fonctionner cette interface nous disposons les plaques (d'une épaisseur de 12-15mm max) sur une tablette graphique (mesurant 30 cm par 30cm). Ce dispositif nous permet de parcourir les surfaces en reliefs avec un stylet dont on identifie la position, mais aussi la pression et l'inclinaison.

Le premier principe sur lequel nous travaillons est celui du sillon. La surface est creusée suivant une courbe. Ce sillon permet à l'utilisateur de suivre une forme précise et de répéter son geste.

D'abord a partir d'un schémas graphique (permettant une mise en oeuvre rapide et une communication entre musiciens et designers) nous énonçons des notions permettant de relier les formes/gestes au son

Image:Cercle2.jpg Image:Cercle1.jpg


Les cercles concentriques : rapprochement / éloignement. Comme un zoom. Condensation/dilatation. Contracté/étiré Centré/ouvert

Idée 1: Plusieurs cercles concentriques dessinent la carte de cette musique. En parcourant le cercle extérieur, la musique est riche et contient beaucoup de sons. Plus je me rapproche du centre, plus je distingue un son en particulier.


Experience 1

A partir de cette définition nous réalisons une maquette comprenant deux cercles, et deux pistes son (l'une "riche et complexe" et l'autre plus "subtile et discrète" ). Nous avons fraisé (avec la fraiseuse manuelle) un grand cercle et un plus petit, tangeant au premier. Ce dessin nous permet de créer une circulation continue entre les deux cercles. Le patch (max) permet d'identifier des anneaux "actifs"(en positionnant le centre et en indiquant deux rayons, intérieur/extérieur ).On "mappe" ensuite les pistes sons sur le cercle.Quand on parcoure le cercle (dans le sens des aiguilles d'une montre) la musique se déroule dans le temps. Nous faisons un premier essai avec deux sons réalisés par Zheni.

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Plusieurs constats :

- Le tracé circulaire fonctionne bien à cette échelle et le passage d'un cercle à l'autre est assez fluide - On a la sensation d'une masse sonore homogène quand on circule sur le grand cercle extérieur, on circule dans la matière mais peu dans le temps - Avec les cercles excentrés, on perd l'idée de départ de "concentricité" (et donc de "zoom") mais on reste dans un principe d'englobement (un cercle dans un cercle) - Il est difficile d'entendre le rapport des deux sons entre eux. - Les sons nous semblent trop identiques dans le temps. La circulation temporelle n'est pas très lisible. - la transition entre les deux pistes est brutale - On a beaucoup de possibilités au niveau de la gestuelle instrumentalle

Conclusions

Cette expérience nous permet de valider le principe de la surface en relief. Cependant l'approche par le graphisme n'est pas toujours valable (il faut prendre en compte le relief dès la définiton des scénarios). Dans une interaction où le geste doit circuler il semble nécessaire que la musique soit "dynamique", qu'elle évolue de manière significative dans le temps.


A partir de cette expérience nous définissons deux axes de recherche basés sur deux scénarios

1. L'alphabet

Une surface en relief pour apprendre à écrire.

L'idée est d'exploiter le principe du sillon/guide pour tracer les lettres de l'alphabet. Les lettres sont creusée dans la plaque et l'enfant doit suivre le tracé. Quand l'enfant trace les lettre le son joue. Nous devons définir un vocabulaire sonore basé sur les formes des signes qui composent les lettres. Certains signes permettent de dessiner plusieurs lettres.( par exemple le "a" et le "d" sont de formes similaires sauf la barre finale qui est plus longue sur le d. D'un point de vue sonore on utilisera les mêmes sons au début, et pour la barre, le même son mais plus "long").

Image:Alphabet separe.jpg

Prochaine étape :

- se renseigner sur les modes d'apprentissage de l'écriture (Stephanie Pagis) éventuellement prendre contact avec des instituteurs. - Trouver la bonne typo (celle que l'on apprend à l'école) - Identifier les différents signes qui composent l'alphabet - Identifier les formes et les décrire puis les comparer pour trouver des analogies des dénominateurs communs - définir le vocabulaire sonore

Pour ce projet Stéphanie Pagis élève à l'Ensci nous rejoint. Elle rédige en ce moment un mémoire sur les formes de l'alphabétisation.


2. Table d'improvisation

Une surface qui est composée de différents reliefs (textures, sillons, montagnes) permettant de jouer selon différentes modalités (suivre la ligne, pointer, gratter, entourer). L'objectif est de définir d'abord un catalogue de reliefs/matières/textures et de les associer à des actions puis à des sons.

Prochaine étape

-Recherche de formes, de matières (expérimentation en maquette, thermoformage) -Définition d'un champ sonore dans lequel on se situe (idée général, thème, récit, choix artistique)





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